L’opposition ivoirienne traverse une période d’incertitude avant l’élection présidentielle d’octobre. Entre les questions d’éligibilité au PPA-CI et les arrestations de jeunes cadres du PDCI-RDA, les principaux partis d’opposition peinent à se préparer sereinement à l’échéance électorale.
En Côte d’Ivoire, certains partis d’opposition inquiètent l’opinion publique, notamment sur leur participation aux prochaines élections. Le PPA-CI de l’ex-président Laurent Gbagbo, toujours inéligible à ce jour, s’interroge sur qui va pouvoir représenter le parti lors de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Dans ce cadre, l’annonce de la candidature de son vice-président n’est pas pour arranger la situation. Pendant ce temps, le PDCI-RDA dirigé par Tidjane Thiam, lui aussi inéligible, fait face à une vague d’interpellations visant ses jeunes cadres.
Le PPA-CI en quête de candidat

Dans une déclaration relayée par le journal Jeune Afrique, le vice-président du PPA-CI Ahoua Don Melo
sein du PPA-CI. Car dans ce mémo, il proposait de désigner deux ou trois autres candidats afin que l’on s’assure de la validation d’au moins une candidature pour la course à la présidentielle. Cette proposition est depuis devenue une affirmation chez le vice-président qui, après avoir « mûrement réfléchi », déposera sa candidature à la présidentielle, ce qui augure mal de la sérénité au sein de l’un des principaux partis d’opposition tandis que la campagne électorale approche à grands pas en Côte d’Ivoire.
Le PDCI-RDA dénonce des arrestations « cavalières »
Si le PPA-CI se retrouve en quête de candidat, le PDCI-RDA continue de dénoncer une vague d’interpellations visant ses jeunes cadres. Selon ce parti, six responsables de sa jeunesse ont été arrêtés depuis le mois dernier, raison pour laquelle le 24 juillet une conférence de presse a été organisée par le parti à son siège pour protester contre les conditions de ces arrestations.

En évoquant l’arrestation de ces militants du parti, le secrétaire exécutif du PDCI chargé de la veille juridique, Me Blessy Jean Chrysostome, parle de « rapt ». Il s’appuie ainsi sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux où l’on y voit, selon lui, Jean-Paul Djabia, un responsable de la jeunesse du parti, approché par deux hommes en civil, avant d’être embarqué de force dans un véhicule noir.
Parmi ces six jeunes interpellés, un seul l’aurait été dans le cadre d’une procédure régulière, affirme l’avocat. Pour les autres, les circonstances sont jugées floues, voire inquiétantes. « On ne peut pas aller en civil, faire un rapt sur quelqu’un et puis l’envoyer à la gendarmerie. Une telle interpellation rend complètement nulle toute procédure correctionnelle ou pénale à l’encontre des personnes qui sont interpellées d’une façon aussi cavalière. Le PDCI s’insurge fortement contre ces pratiques qui altèrent l’état de droit », a déclaré l’avocat.
Toutes ces situations plutôt troubles des partis d’opposition en Côte d’Ivoire placent le RHDP, parti au pouvoir, sur la sellette et questionnent tout autant le bon déroulement des élections dans ce pays qui a connu une importante crise post-électorale il y a quelques années.
Franck Biyidi