CONGRÈS DU PDCI-RDA : DES MILITANTS DU GBÊKÊ S’OPPOSENT FERMEMENT À LA TENUE DE L’ÉVÉNEMENT À BOUAKÉ

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À la veille du congrès extraordinaire prévu pour ce mercredi 14 mai 2025, un vent de contestation souffle au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA). Réunis en conférence de presse ce mardi 13 mai 2025 au quartier Air France à Bouaké, un groupe de militants se réclamant du Collectif des militants du PDCI-RDA du Gbêkê a exprimé son opposition catégorique à la tenue dudit congrès extraordinaire dans leur région.

Face à la presse nationale et locale, Kouamé Binger, porte-parole du collectif des militants du PDCI-RDA, a tenu un discours ferme, pointant du doigt ce qu’il qualifie de « forfaiture » orchestrée par la direction actuelle du parti, sous la houlette de Tidjane Thiam. Dans une déclaration officielle adressée au Préfet de la région du Gbêkê, les contestataires ont demandé l’annulation pure et simple de ce congrès qu’ils jugent irrégulier à plusieurs égards.

‘’Un processus vicié, bâclé’’

‘’Nous dénonçons un processus vicié, bâclé, et contraire aux principes démocratiques qui ont toujours guidé notre formation politique », a martelé Kouamé Binger. Le collectif, composé de figures connues dans les sections locales du parti, brandissait fièrement ses cartes de militants en guise de légitimité. Il reproche aux organisateurs du congrès un agenda précipité, sans consultation approfondie de la base, ainsi qu’un contexte juridique incertain, marqué par des procédures judiciaires non encore résolues concernant la direction du parti.

Selon ces militants, la tenue du congrès à Bouaké, dans ces conditions, serait une « provocation inutile » susceptible de semer davantage la division au sein du PDCI-RDA. « Nous ne pouvons pas cautionner une telle démarche. Elle va à l’encontre des valeurs de dialogue, de consensus et de légalité défendues depuis des décennies par notre parti », a souligné l’un des membres du collectif.

Le collectif appelle ainsi le préfet à empêcher la tenue de l’événement sur le territoire du Gbêkê, au nom de la stabilité et du respect des procédures internes du parti

La déclaration adressée à l’autorité préfectorale insiste sur le rôle de garant de la paix sociale et de l’ordre public que joue l’État. Le collectif appelle ainsi le préfet à empêcher la tenue de l’événement sur le territoire du Gbêkê, au nom de la stabilité et du respect des procédures internes du parti.

Cette sortie médiatique vient s’ajouter à une série de tensions internes qui secouent le PDCI-RDA depuis le décès de l’ancien président Henri Konan Bédié. L’accession de Tidjane Thiam à la tête du parti a, selon plusieurs analystes, provoqué des remous, notamment en raison de sa volonté de moderniser la gouvernance du parti et de bousculer certaines habitudes enracinées.

À quelques mois de l’élection présidentielle de 2025, cette nouvelle crise interne tombe à un moment stratégique. Reste à savoir si la direction du parti répondra à ces accusations et si le congrès pourra se tenir comme prévu, malgré les objections grandissantes d’une frange de sa base militante.

Ci-dessous la déclaration

Collectif des militants du Gbêkê, opposé à la tenue du congrès extraordinaire Éclaté du Mercredi 14 Mai 2025

À MONSIEUR LE PREFET DE REGION DU GBEKE BOUAKE

OBJET : information

Monsieur le Préfet,

Vu, le compte rendu du bureau politique du 12 Mai 2025 qui s’est tenu à 11h00, à la maison du parti à Abidjan Cocody.

Vu, l’annonce et la date de la démission du président du parti PDCI-RDA ;

Vu la date de la tenue du bureau politique le 12 Mai 2025 ;

Vu, la date du 13 Mai 2025 des dépôts de candidature pour le compte de la présidence du PDCI-RDA ;

Vu, la date du 14 Mai 2025 de la tenue du congrés extraordinaire éclatée.

Vu, la non prononciation du verdict final par le tribunal de premier instance d’Abidjan-plateau de l’affaire opposant madame YAPO VALERIE au président du PDCI-RDA, Tidiane Thiam ;

Nous militant du PDCI-RDA de la région du GBEKE, venons par cette note vous informer de notre mécontentement de la manière dont les choses se font par les nouveaux dirigeants de notre parti politique.

Nous vous informons que nous serions présents avec les militants pour dénoncer la tenue de ce congrès extraordinaire éclatée qui ne s’est jamais déroulé de la sorte, au sein de notre parti politique.

Veuillez, agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes sentiments distingués.

AMPLIATION :

À Monsieur le Commissaire de préfecture de police

Pour le collectif

Le Coordinateur : KOUAME BINGER

Par Adolphe ANGOUA

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