Mali : une mine de lithium de 21 millions de tonnes passe sous contrôle local

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Le Mali a validé le transfert du permis d’exploitation de la mine de lithium de Bougouni à une société de droit malien, marquant une étape clé vers la mise en production et l’application du nouveau Code minier.
Le Mali a validé le transfert du permis d’exploitation de la mine de lithium de Bougouni à une société de droit malien, marquant une étape clé vers la mise en production et l’application du nouveau Code minier.

Le Mali a validé le transfert du permis d’exploitation de la mine de lithium de Bougouni à une société de droit malien, marquant une étape clé vers la mise en production et l’application du nouveau Code minier.

Le gouvernement malien a validé ce mercredi 16 avril 2025, en Conseil des ministres, le transfert du permis d’exploitation de la grande mine de lithium située à Foulaboula, dans le Cercle de Bougouni, au profit de la société Les Mines de Lithium de Bougouni S.A., société anonyme de droit malien créée par Future Minerals-SARL en application du Code minier. Ce transfert concerne un gisement dont les réserves sont estimées à 21,31 millions de tonnes, avec une teneur moyenne de 1,11 % en oxyde de lithium.

Ce gisement, exploitable à ciel ouvert sur une période de dix ans, a été identifié suite à des travaux de recherche conduits par Future Minerals-SARL dans le cadre d’un permis de recherche initialement attribué dans cette zone. Le permis d’exploitation avait été officiellement accordé à la société par décret n°2021-0774/PM-RM du 5 novembre 2021.

Le transfert du permis s’inscrit dans une dynamique de mise en conformité avec le Code minier malien révisé en 2023. Ce code impose notamment la création d’une société de droit malien pour porter les titres miniers.

La société Les Mines de Lithium de Bougouni S.A. est détenue majoritairement par Kodal Mining UK, coentreprise fondée entre Kodal Minerals (49 %) et le groupe chinois Hainan Mining (51 %), et à hauteur de 35 % par l’État malien et des investisseurs privés nationaux.

Ce changement de structure juridique s’accompagne d’un protocole d’accord entre les partenaires et l’État du Mali, prévoyant le versement de 15 millions de dollars en deux tranches. La première tranche a été versée après la signature, et la seconde est attendue avant la fin du premier trimestre 2025.

En parallèle, la mine de lithium de Bougouni entre dans sa phase opérationnelle. Une usine de traitement par séparation en milieu dense (DMS) est déjà fonctionnelle depuis février 2025.

Les premières productions de concentré de spodumène, titrant 5,53 % en oxyde de lithium, sont destinées à l’exportation vers la Chine via le port d’Abidjan. L’objectif opérationnel est d’atteindre une production mensuelle de 11 000 tonnes dès le second semestre 2025.

L’investissement total pour cette première phase est estimé à 65 millions de dollars américains, avec une capacité annuelle de production de 125 000 tonnes jusqu’en 2028. Une seconde phase, basée sur la technologie de flottation, vise à porter la capacité à 230 000 tonnes par an entre 2026 et 2036.

Le Mali s’affirme ainsi comme un acteur stratégique de la filière lithium en Afrique de l’Ouest. Avec les projets de Bougouni et de Goulamina, ce dernier piloté par la société Ganfeng Lithium à travers Lithium du Mali S.A., le pays entend se positionner comme le deuxième producteur africain de lithium derrière la République Démocratique du Congo.

Selon les projections de Benchmark Minerals, le Mali pourrait représenter jusqu’à 14 % de la production de lithium du continent d’ici fin 2025. Ces projets traduisent une volonté politique de renforcer la souveraineté minière nationale, tout en assurant un meilleur partage des bénéfices issus des ressources stratégiques.

MD/ac/APA

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